CODEVI

Comité de défense de Villiers-sur-Marne et de ses habitants

Pierre Laguerodie, nous livre ses premiers commentaires et impressions sur l’ouvrage de Dominique Lorrain

Thème : Urbanisme  - samedi 30 juin 2018

Premiers commentaires et impressions d’un ouvrage qui dévoilent les coulisses d’une étrange « sur-urbanisation » d’une commune du Val-de-Marne en posant les bonnes questions : Villiers sur Marne par Pierre Laguérodie, secrétaire du Codevi et membre du collectif qui conteste le projet immobilier Nexity, rue Leon Dauer

J’ai lu avec attention l’ouvrage de Dominique Lorrain qui vit à Villiers-sur-Marne depuis plusieurs décennies. Il nous fait découvrir  la machine infernale que le maire actuel et ses adjoints ont mis en place pour « satisfaire » une catégorie sociale qui obtient une place de choix inégalée dans une ville discrète de la petite couronne parisienne qui autrefois respirait un certain art de vivre. C’était sans compter sur l’abus de ceux et celles qui maitrisent le pouvoir économique et l’autorité locale, légitimés par le vote illusoire d’une partie des habitants de cette ville.

La question qui se pose tout le long du livre intitulé « L’Urbanisme 1.0 – Enquête sur une commune du Grand Paris » me parait la suivante : Les objectifs fixés par certains « politiques »pour faire de la Capitale la troisième mégapole du monde doivent-ils servir de prétexte à un « modeste » et « opportuniste » élu du Val-De-Marne pour établir et assoir ses prétentions d’homme politique pour devenir dans le même temps un homme d’affaire qui a exercé, je n’en doute plus, une forte influence, entouré de quelques « amis » bien intentionnés, pour monter à la place de l’ancien P.O.S. un P.L.U. qui fournit tous les outils aux promoteurs pour dénaturer le caractère tranquille et briard de notre ville. Cette dernière est, hélas engluée pour longtemps encore dans des dettes qui frôlent l’ingérence et par là même la mise sous tutelle de cette ville qui est bien plus la notre que la sienne car après tout n’en est-il pas que le « concessionnaire » ? Ceci explique-t-il en partie cela ?

Ainsi en page 8, il est écrit : notre ville « est mise en coupe par les promoteurs immobiliers et les entreprises du bâtiment, avec l’accord de la mairie, dans l’indifférence de la grande majorité de la population de la ville, à l’exception d’une frange de citoyens investis dans les affaires de la commune, mais impuissants » – Commentaire : si la majorité des habitants a fermé les yeux sur « l’autoritarisme charmeur » de ce représentant local, il me semble qu’à écouter les témoignages de certains d’entre vous aujourd’hui, qu’une majorité de cette majorité est avisée et que l’évidence saute aux yeux dés 7 heures du matin avec les aléas liés à ces plus de trente chantiers de logements collectifs sur notre ville ! Ce qui fait dire toujours en page 8 dans la préface des éditeurs, que « Les constructions en cours dégradent le cadre de vie, au détriment des habitants historiques de la ville mais aussi des nouveaux villiérains » qui venaient trouver dans notre commune ce que leur arrivée massive à en partie fait disparaitre : une qualité de vie !

Le livre dégage l’idée également qu’un processus est mis en place par les intéressés afin « que des intérêts privés trouvent des occasions de profits considérables, sous l’action principale du maire, prisonnier d’un système qu’il organise sans finalement le contrôler ; c’est-à-dire qu’il ne dirigerait qu’en apparence un processus qu’il ne maitrise plus, notamment en le dissimulant aux regards de ses concitoyens, même les mieux informés » Commentaire : les riverains du projet Nexity sont les principales victimes du mensonge « bénistic», concrétisé, par l’autorisation d’un permis de construire de 145 logements et de 169 places de parking au promoteur Nexity, alors qu’il était prévu et confirmé par le fameux élu à l’occasion d’une réunion de soutien au domicile de Pierre Florin, ancien colistier de Bénisti aux élections municipales de 2014, qu’il maintenait le projet prévu depuis plusieurs années et connu de tous (quelques pavillons de standing avec quelques logements collectifs en R+2). Nous connaissons aujourd’hui les cocus de l’histoire et ce malgré un Permis deConstruire que la réalité actuelle nous prouve qu’il n’est pas du tout conforme à certaines règles élémentaires d’urbanisme. Alors oui, Dominique Lorrain, je partage cette affirmation de vos éditeurs, lorsque page 9 ils écrivent : « Les citoyens sont (bel et bien) dépossédés de leur Cité ! » De là à penser que la presse révèle régulièrement « des cas de malversations commises par des édiles, des abus de biens sociaux, des favoritismes qui émergent à l’occasion d’une affaire » ; commentaire : Pour ma part je n’hésite pas comme beaucoup de riverains des quartiers Boutareines, Dauer et Morvrains à le penser très haut et très fort et nous aimerions pour cela qu’une certaine « Presse spécialisée » s’intéresse au mode opératoire de la gestion de notre ville : en haut lieu mais également dans les locaux des services spécialisés en la matière de la ville. Car nous pouvons émettre légitimement des doutes, preuves à l’appui…A la question que ce maire posait haut et fort devant une assistance qui le « huait » des yeux à l’occasion d’une réunion à la salle Emilie Carles : « comment peut-on penser que je puisse accorder un Permis de Construire qui ne respecterait pas les règles du PLU fondées sur les règles d’urbanisme ? » Nous nous avons la réponse !Même « lesprofessionnels » du service urbanisme ne répondent plus à nos remarques et autres questions… ?

Car, comme l’insinuent  les éditeurs dans la préface, en fin de la page 11, les opérations immobilières d’envergure ne prennent pas en compte leur impact sur « les infrastructures collectives en terme de voirie, de réseaux d’eau, de gestion des déchets, de circulation automobile, de capacités de stationnement…Commentaire : l’idée n’est pas dévoilée mais elle se cache derrière les mots ; en autorisant les promoteurs à construire sans se soucier des inconvénients majeurs que la ville va subir dans les prochaines années, la municipalité actuelle va laisser un héritage désastreux à la prochaine équipe municipale. Pour en revenir au cas que je connais bien, la construction de 145 logements en plein cœur d’un quartier pavillonnaire ancien va amener son lot d’inconvénients majeurs : ainsi nous avons estimé que la population y augmenterait de 350 personnes. Ces personnes vont produire des déchets, donc des conteneurs qu’il faudra ramener régulièrement dans le cadre du programme de ramassage des ordures ménagères, sur le trottoir (dixit le service environnement de la ville aux vues de la configuration et de l’étroitesse de l’unique voie d’accès). Or la seule sortie de la propriété située 35, rue Léon Dauer ne dispose pas de trottoir ! Que la mairie se rassure, nous ne sommes pas prêts à accueillir les conteneurs devant nos maisons situées en limite de propriété…Autrement dit la gestion des déchets est ici mise de coté alors que dans le cadre d’un autre permis, elle a refusé le permis de construire. Pourquoi le service urbanisme accepte aux uns ce qu’il refuse aux autres ? Quant à la gestion des places de stationnement, il apparait depuis le début de notre contestation que cet inconvénient majeur va occasionner « des guerres intestines » de voisinage…

La volonté de vouloir maitriser l’urbanisation en élaborant le PLU n’est qu’une belle illusion. L’association de défense des villiérains (le Codevi) ne s’y est pas trompée et l’association de Josette Sauvage, dont j’ai fait également parti pendant plusieurs années, dans les années 90-2000. N’aurait-il pasfallu arrêter l’hémorragie avant que la blessure ne saigne sans pouvoir l’arrêté faute de candidats sérieux pour le stopper net dans son élan destructeur. Car le PLU ne respecte rien, ni les hommes, ni les arbres, ni la biodiversité de nos bois urbains et espaces verts (propriété Michot). Le Premier magistrat de cette ville joue à merveille son rôle de « maire facilitateur »(p.18) Les promoteurs n’ont qu’à se baisser pour ramasser les opportunités foncières. Ils ne s’y sont pas trompés.

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