CODEVI

Comité de défense de Villiers-sur-Marne et de ses habitants

Chantier de construction : les belles promesses de JA Bénisti (article complété le 25 janvier 2012)

Lors d’une réunion les riverains évacués (voir nos articles sur la « grue chancelante »), le maire de Villiers a fait des promesses incroyables :

1ère promesse : « Les futurs immeubles ne pourront être construits que sur un sous-sol et non deux, les parkings pouvant être installés au rez-de-chaussée. » … (et les boutiques au 1er étage ?)

2ème promesse : « Nous rendrons obligatoire en centre-ville l’usage de ces poutres et renforts spécialisés. »

3ème promesse : « Sur chaque chantier une double expertise quotidienne sera obligatoire, à la fois pour la construction et sur la géologie » 

 4ème promesse :  » un état des lieux des immeubles entourant les chantiers sera réalisé avant le début des travaux et financé par les promoteurs »

5ème promesse : «  je promets à 100% qu’il n’y aura plus à l’avenir aucun accident lors des chantiers de construction » 

Nul doute que Monsieur le Maire va appliquer ces belles résolutions  dès demain au chantier de la future poste !

 Le Parisien rend compte, dans un excellent article, de cette réunion « tendue ».  Pour lire l’article de Laure Parny, cliquez ici

Plusieurs adhérents du Codevi présents à la réunion du 11 janvier ont élaboré une analyse détaillée  des problèmes évoqués lors de cette réunion. Nous la publions ci-dessous, dans son intégralité.

 « Expliquer le sinistre et rassurer », tels étaient les objectifs de la réunion publique du mercredi 11 janvier 2012, convoquée par le Maire de Villiers, qui s’était finalement résolu à répondre aux sollicitations des riverains du chantier de construction du boulevard de Strasbourg.

Et sans doute afin de pouvoir rencontrer le maximum de villiérains immédiatement concernés, M. Jacques-Alain Bénisti avait fait le choix d’un horaire très inhabituel pour ce type d’initiative… En plein milieu d’après-midi, à 15h30 précises !

D’emblée les échanges furent tendus ce jour-là, tant était manifeste la volonté du Maire de vouloir a posteriori minimiser les événements autour de ce chantier immobilier.

Rappelons les faits :

Après un premier affaissement de terrain rue du Bois Saint-Denis en date du 5 mars 2011 (provoquant un trou de 5m de profondeur sur 10m de largeur, face à la Maison de la petite enfance), une partie du cœur de ville fut évacuée par les autorités publiques, à la suite d’un nouveau glissement de terrain sur la même parcelle de chantier le 6 décembre dernier.

Les consignes de la police municipale autant que celles de la police nationale furent alors claires, précises et explicites. L’évacuation de toutes les habitations et de tous les locaux du secteur  était requise dans l’urgence, du fait d’un affaissement de terrain risquant de provoquer l’effondrement d’un immeuble et dans la foulée, la chute d’une grue !

Monsieur le Maire parle aujourd’hui d’incident…

Nous continuons à affirmer que nous avons été témoins d’un sinistre particulièrement grave qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

Comment expliquer autrement l’évacuation de tout un quartier, l’instauration d’un vaste périmètre de sécurité jusqu’au lendemain matin, ainsi que l’ampleur du dispositif de secours (sapeurs pompiers de Paris) ?

Comment expliquer autrement la présence sur place d’un Préfet et d’un Sous-préfet ?

Monsieur le Maire nous a affirmé disposer des rapports rédigés par les différentes autorités présentes sur place tout au long de la soirée et de la nuit du 6 décembre. Nous lui demandons de les rendre publics, afin que chacun puisse en toute transparence mesurer l’ampleur de ces événements.

Aujourd’hui, chacun sait désormais que ce chantier a repris… Moins de 2 semaines après le sinistre, quelques jours à peine après la décision de l’expert nommé par le Tribunal Administratif !

Monsieur le Maire s’abrite aujourd’hui derrière ces conclusions d’expertise pour justifier la poursuite de cette inquiétante opération immobilière. De nombreux événements tragiques et malheureux ont mis en évidence ces dernières années les limites des décisions et des prescriptions des « experts ». C’est peut-être au nom du principe de précaution que s’exprimait d’ailleurs M. Pascal Craplet, Sous-préfet de Nogent-sur-Marne, le soir du 6 décembre, à proximité de quelques villiérains évacués de leur domicile et réunis dans des locaux de la salle des fêtes : « … Ne vous inquiétez plus… Très rapidement, la grue devrait être démontée et le trou renfloué… »

Monsieur le Maire se serait montré plein de sagesse, s’il avait accepté de remettre tout à plat dans ce projet hasardeux…

Le sous-sol de notre commune est constitué de  marnes très argileuses, dites marnes vertes, d’une nature particulièrement instable en présence d’eau ou en période de gel.

Parce que ce nouveau sinistre en centre-ville était donc prévisible, et parce que d’autres chantiers immobiliers (opération de la Poste) doivent prochainement débuter, les riverains sont en droit d’interroger la pertinence des choix d’aménagement de leur Ville par leur Maire.

En particulier, lorsque celui-ci, dans une expression de toute puissance particulièrement inquiétante, s’autorise à garantir « 100%  de sécurité » (!!!) sur les chantiers villiérains…

Lors de cette réunion, et sous la pression des intervenants, Monsieur le Maire a dû prendre quelques engagements et promettre quelques nouvelles règles de construction.

 Le journal « Le Parisien » s’en est fait l’écho dans son édition du 12/01/2012 :

« Les futurs immeubles ne pourront être construits que sur un sous-sol et non deux, les parkings pouvant être installés au rez-de-chaussée. Nous rendrons obligatoires en centre-ville l’usage de poutres et renforts spécialisés. Sur chaque chantier une double expertise quotidienne sera obligatoire, à la fois pour la construction et sur la géologie. »

Questionnement

Pourquoi n’y a-t-il eu aucune étude géologique sur le chantier « bd de Strasbourg » ? Ni avant, ni même après le premier affaissement de terrain ?

Pourquoi ne pas imposer immédiatement ces nouvelles règles aux chantiers en cours (celui du « bd de Strasbourg » tout particulièrement) ou imminents comme par exemple celui de la future Poste entre la rue Lenoir et la rue Maurice Roy ?

« Les riverains ont réclamé et obtenu du maire qu’il exige un état des lieux des immeubles entourant les chantiers, financé par les promoteurs. »

Comment expliquer l’absence de référé préventif pour les propriétés et copropriétés impactées par le chantier « Bd de Strasbourg » : en général, c’est le maître d’ouvrage, en l’occurrence le promoteur, qui demande en référé avant le début d’un chantier, la désignation d’un expert judiciaire.

De tout cela et d’une façon générale, il semble se dégager un fort sentiment d’impunité et de toute puissance de la part des opérateurs privés agissant sur le territoire de notre commune. Il est surprenant, et c’est un euphémisme, que la Municipalité n’use pas plus de ses prérogatives et de la réglementation à sa disposition pour faire valoir authentiquement l’intérêt public.

Nous constatons et déplorons un peu plus chaque jour une conception très particulière de la Démocratie locale dans notre Commune. Conception particulièrement archaïque, et qui plus est, totalement inadaptée aux défis auxquels la Ville de Villiers-sur-Marne est confrontée aujourd’hui.

Nous avons avant tout besoin d’élu-e-s à l’écoute de leurs administré-e-s. De ce seul point de vue, la gestion de l’après 6 décembre par M. Bénisti est plus que critiquable : demandes de rendez-vous de la part de syndics de copropriété ou de conseils syndicaux de copropriétés non honorées, rendez-vous annulés au dernier moment, courriers laissés sans réponse (demandes de rapports d’expertise en particulier).

Nous avons également besoin d’élu-e-s qui œuvrent à la citoyenneté et à l’exercice de la vie démocratique. Il n’est plus possible en 2012 de conduire les affaires d’une Ville en :

l’absence totale de consultation des riverains lors des opérations d’aménagement qui touchent l’espace public,

l’absence totale de débat public et contradictoire sur les choix d’aménagement d’un centre-ville ou d’un quartier.

Nous avons besoins d’élus vigilants, irréprochables et soucieux du bien et de l’intérêt publics.

Tout particulièrement en matière de délivrance de permis de construire.

Comment expliquer que certains promoteurs, dont les chantiers ont provoqué des sinistres qui ont mis des familles à la rue, puissent encore exercer leur activité sur le territoire de notre commune ? Comment accepter, comble du cynisme, que soit favorisé le rachat des terrains impactés par les effondrements, permettant aux mêmes promoteurs d’étendre l’emprise de leurs projets ?

A quoi servent les règles d’urbanisme, lorsqu’elles sont contournées, voire détournées par les promoteurs ? Rappelons que ces règles imposent que toute construction sur une parcelle de plus de 500m2 réserve au moins 50% aux espaces verts. En faisant descendre insidieusement la superficie des parcelles sous les 500 m2, le promoteur peut alors construire sur 75% de la surface du terrain au lieu des 50% normalement requis par le plan d’occupation des sols.

Jusqu’où ira la densification et le bétonnage du centre-ville ? Chantier après chantier, il nous faut constater la disparition des petits jardins et l’abattage des arbres fragilisant un peu plus les terrains qui deviennent plus sensibles aux circulations d’eau en sous-sol, la réduction de la largeur des trottoirs, la multiplication des rez-de-chaussée enfouis (fenêtres au ras des trottoirs),…

Pendant combien de temps encore verra-t-on les promoteurs faire la loi dans les rues de nos – quartiers ? Ces entreprises privées à but strictement commercial et spéculatif disposent d’une emprise totale sur l’espace public : trottoirs, chaussées et rues semblent réquisitionnés pour l’entrepôt des matériaux, pour l’alimentation électrique…Les travaux débutent systématiquement avant 8h00 au mépris de la réglementation en vigueur…

Toutes ces questions appellent des réponses…

Des réponses dignes, authentiques et respectueuses…

Respectueuses de l’intérêt public et de tous les Villiérains !

Dans l’attente de ces réponses, nous serons vigilants quant à la mise en œuvre des promesses de M. Jacques-Alain Bénisti…

Nota Bene

Nous appuyons par ailleurs la transmission par la Mairie de Villiers à tout villiérain qui en ferait la demande des documents suivants :

 – études géologique et technique pour tout chantier en cours ou à venir,

 – cahier des charges imposé aux promoteurs,

– diagnostics amiante réalisés avant la démolition de toute construction, en application des décrets de 1996 et 2001 renforcés par le décret du 3 juin 2011, tout particulièrement dans le cadre des opérations immobilières à proximité des espaces publics fréquentés par des enfants (établissements scolaires, crèches et Maison de la petite enfance, centres sportifs et de loisirs…).

  1. Mon dieu, j’en rigole d’avance. En tout cas merci pour toutes ces infos car en tant qu’habitant du puits Mottet et mitoyen du futur chantier de la rue des écoles, toute bonne nouvelle est bonne à prendre. Mais pour les parkings a un seul niveau j’y crois pas trop, pareil pour le  » je promets a 100% ».
    Bref heureusement que le parisien donne un petit plus de retombées à ces propos tendancieux !!!!!!!

  2. nous rendrons!rappelons quand même les règles fixées par le préfet récemment .
    d’autres part, il s’agit implicitement d’un aveux d’amateurisme pour tout ce qui a prévalu jusque là dans les obligations faites pour ces constructions.
    Le sol n’a pas changé récemment!!!il suffit de voir les mouvements de terrain dans certaines zones de Villiers.
    Les gagnants sont les promoteurs qui ont pu diminuer les coûts de construction. S’agissant pour une part non négligeable d’immobilier dans un but locatif pour défiscaliser , ça aurait compliquer sensiblement le marché (l’investisseur ayant quand même pour but de rentabiliser au mieux).

  3. la 5ème promesse (si elle a été tenue )démontre que c’était tout à fait évitable puisque J.A.B se risquerait même à promettre à 100% et je me demande ce qu »il faut en déduire!
    le maire est- il mal conseillé par ses services? a-t-il volontairement ignoré ces éléments ?bref , ces promesses amènent de nouvelles questions sur la gestion avant ces bonnes résolutions!!!!!
    enfin , le 4 ème point montre quelle était la place des riverains jusque là!

  4. J’ai du mal a croire ces « belles promessses »
    Habitant l’immeuble en face de l’immeuble devant abrité la future poste (rue Lenoir),j’attends l’ état des lieux promis par Monsieur le Maire avant le début des travaux.
    Je vous tiendrai informé des suites qui seront données à cette belle promesse

  5. le chantier Mozart est actuellement en cours et j’ai des interrogations:il semble que l’on a trouvé de l’eau (nappe phréatique ?) .
    quelqu’un a-t-il des informations précises sur le déroulement de ce chantier à ce sujet?

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